Une disciple et un mentor [Solo : Terminé]

J'étais seul dans le désert, le silence m'aidait à créer mes plans, avec l'entraînement lancé l'enfer était devenu trop animé pour que je puisse réfléchir en paix...
Une lumière bleue apparut à l'horizon apportant avec elle un sens que je connaissais, une âme que j'avais déjà vue, un être que j'avais entraîné, une personne que j'avais considérée comme faisant partie des miens. J'avais laissé les miens au paradis pour ne pas les entraîner dans ma chute.
Les mots de Selephim résonnaient encore dans mon esprit, peut-être pourrais-je la persuadée que nos mondes ont besoin d'ordre...Je devais essayer, je tentais de formuler mes mots en voyant la lumière s'approcher.
Il me fallait formuler une stratégie, après tout comment puis-je la persuader ? Moi qui l'ai laissé derrière ? Moi qui l'ai abandonnée... Moi qui suis parti en coupable en laissant les miens derrière moi pour reparaître en destructeur de vies.
Une fois qu'elle atterrit dans le désert en laissant derrière elle une traîné de poussière, elle se tourna vers moi en retirant son casque pour me fixer du regard, ayant du mal à croire que son mentor avait tant changé.

"Anarhiel, il a fallu que se sois toi qui viennes m'affronter..."

Son visage repris une expression impassible, je l'avais définitivement trop bien entraîné. Il était temps que j'affronte les conséquences de ma trahison.

« La question aurait dû être : qui d'autre aurait pu venir à votre rencontre, même Dieu semble vouloir vous laisser faire à votre guise. Pour moi c'est intolérable, il me faut comprendre pourquoi, vous étiez le plus juste d'entre-tous, parangon de la loi. »

Elle laissa tout simplement ses larmes couler sans influencer son expression, attendant ma réponse.

« C'est sans doute mon sens de la justice absolu qui m'a mené vers la trahison... Je suis parti quand je me suis rendu compte que Dieu ne servait que ses désirs, aucun ordre, aucune responsabilité, aucune vraie loi. »

Elle se jetait sur moi de toutes ses forces, bloquant avec mes poings, je restais immobile. Elle était forte, je tirais une certaine fierté de son entraînement. Avec un sourire bienveillant, je lui dis :

«Désolé ma disciple, ma justicar, mais je vais devoir répondre à ta résolution par la violence, par ma volonté, je vais rendre ce monde juste. Quel qu'en sois le prix... »

Alors que je lui frappai le casque du poing pour pouvoir dégainer mon épée. En se rétablissant sur ses pieds, elle finit par me dire, le sang commençant à couvrir le côté gauche de son visage :

« Mon Seigneur, Dieu est la loi, aussi absurde qu'elle puisse paraître, nous devons la suivre, je suis désolé de devoir vous affronter, mais il le faut pour que mon devoir soit accompli. Si vous regrettez votre trahison alors je vous en prie, laissez-moi vous mettre en prison pour que vous puissiez vous confessez.»

La rage pris la place à la tristesse...

« Anarhiel... Moi ?! Me confesser ?! Je n'ai rien à me reprocher, j'ai fait mes choix et en ai souffert les conséquences, Dieu n'a subi que frustrations ! Moi, j'ai subi la souffrance morale et physique et la corruption de mon être pour ne pas me trahir ! Pour rester moi-même ! »

Concentrant ma force, je savais qu'elle valait mieux que ça, frappant du poing dans son ventre, son corps se plia en deux, crachant une gerbe de sang avant d'être propulsée vers l'horizon.
Elle se releva, un sourire soulagé fendant son visage.

« Baal, je savais que vous étiez plus que ça, que je devrais vous affronter avec tout ce que j'ai pour mes convictions. Je peux changer Gabrielle, la faire voir la vérité, que son règne, finalement, vienne. Je sais que je le peux. Au moins, je peux apporter un peu plus de justices dans cette réalité. Il est temps que je vous le prouve par des actes. »

Je répondais à son sourire par le mien, lui répondant en m'exclamant :

« Alors viens ma disciple ! Viens me prouver ta volonté ! Prouve-moi encore de quoi tu es capable ! »

Nous finir par nous charger l'un, l'autre, une comète bleue rentrant en collision avec une écarlate.
La bleue fini par disparaître, une faible lueur chutant à terre. Se relevant avec peine, elle finit par se servir de la lumière pour se soigner, me faisant face à nouveau, le sang avait pris la place des larmes.
Reprenant une pose d'assaut tout en faisant apparaître une lance avec un sort d'appel... La lance que je lui avais forgée...

« Maître... J'arrive ! »

Ce sentiment de retour du destin ! Quel que sois la puissance, on récolte toujours ce que l'on a semé ! L'ironie cruelle du moment m'arracha un éclat de rire cynique, ouvrant les bras, je finis par lui répondre :

«Viens ! Ne me déçois pas !»

Chargeant en utilisant la lumière pour augmenter sa vitesse, élargissant ses ailes pour prendre de plus grandes impulsions, l'apparence de la lame était devenue fluctuante tant la chaleur était élevé. Cette charge sera sa dernière...

Parant la lance de lumière, elle profita de mon aveuglement pour me planter sa lame en plein cœur, sa magie permettant à sa lame de s'enfoncer entres les plaques de métal sombre. Un rire roque se fit entendre, le rire d'un mal ancien, d'une puissance faite de haine et de rage sinistre... Mon armure prenait progressivement la teinte du métal chauffé à blanc, ma rage avait atteint son paroxysme, jamais je ne serais vaincu...Pas avant d'avoir vu l'Éden brûler et cette réalité entré dans un nouveau cycle ! Mon armure fusionna avec mon « corps » devenant ma peau, mon casque formant un faciès bestial paré de cornes, mes pieds prenant la forme de pattes de lion flamboyante, mes doigts de griffes acérées. Lui portant un coup, je lui répondi tandis que le métal en fusion qu'étais devenu mon corps refermé ma plaie.

"Il est temps que je te combatte sérieusement au lieu de me refléter sur notre passé commun... J'avoue que j'aurais souhaité garder ma forme « humaine », en souvenir du temps à jamais perdu. Mais il est bon de laisser ma rage enfin prendre surface, qu'enfin, je puisse reprendre ma vraie forme de temps à autre... Hélas pour toi, ma vraie forme ne connaît ni la pitié ni le doute, après Médiéval, j'ai pris soin d'apprendre à contrôler parfaitement ma force et maintenant... Aucun archange ne me survivra."

Rangeant mon épée, je fixai l'ange en face de moi, prenant lentement une position de charge pour être sûr qu'elle puisse se mettre en garde. Je veux qu'elle se rende compte de ma force, que son visage se torde avec désespoir à la réalisation de son échec. Mon esprit était clair, aucun doute, aucune pitié, je ne ressentais plus rien, juste l'envie de prouver que mon tourment passé m'avait fait rentrer dans une classe complètement différente, que j'étais devenu bien supérieur à l'ange que j'étais.J'espérais qu'un archange pourrait voir mes actions en ce jour, qu'il puisse trembler de terreur face à la vérité, que seul Dieu pourrait me vaincre en duel en cet instant... Que la peur prenne place à la bravoure et finisse par les dévorer de l'intérieur, ce qui en réalité avait peu de chance d'arriver, la suffisance d'un archange était souvent suffisante pour le persuader qu'il était invincible. Jusqu'à ce que je sépare sa tête du reste, que je jette son corps dans un abîme et que le paradis hurle de peine... Qu'elle splendide perspective...

Prenant mon impulsion, je chargeais l'ange se trouvant en face de moi, épaule en avant, elle tenta de parer du bouclier, mais hélas pour elle ce n'était pas suffisant, elle fut emportée par l'impact comme le blé par la faux.Son corps rencontra un mont solitaire se trouvant à la bordure du désert, le coup créa un trou assez conséquent, rendant la montagne friable et causant la chute de certains de ses pans, lorsqu'elle sortit de cratère, je me saisis d'une large plaque de roche et l'a frappa avec, l'envoyant valser plus au centre de l'étendue de sable.
J'avançais vers elle, chacun de mes pas vitrifiant le sol, laissant des plaques de verre couleurs de jade derrière moi. Elle était tordue au sol dans un flaque de son propre sang, la prenant par les cheveux, je me suis mis à la fixer... Quel gâchis... J'aurais dû l'emmener avec moi, elle serait devenue mon bras droit avec Urbaz, elle serait sans doute devenue ma concubine. Mais il était trop tard, en voulant protégé sa pureté, je l'avais condamné à mort, je monterais dans mes quartiers en enfer un mémorial en sa mémoire, au passé, pour qu'enfin, je puisse aller de l'avant en ayant plus aucun regret.

"Je suis désolé de ne pas t'avoir emmené avec moi... Tu es sans doute la seule que je respecte encore malgré le tourment que Dieu m'a forcé à subir et celui que j'ai choisi d'endurer pour prendre ma revanche. Je te tuerais en guerrière, comme il se doit, tu la seule qui mérite une mort digne de ma part. Le reste du paradis sera massacré sans pitié, mais pas toi..."

Elle tendit la main vers mon cœur manquant et attendis de percevoir un battement, lorsqu'elle réalisa qu'aucune réponse ne viendra, elle craqua en sanglots en laissant son bras ballé.

« J'aurais dû, vous arrêtez... Voir votre tourment avant qu'il ne soit trop tard... J'accepte la mort que vous m'offrez, je ne peux plus vivre sans vous de toute façon, ma loyauté vers vous et vers Dieu est insoutenable, cette fidélité indestructible me déchire...J'en ai assez, mettez-y fin... »

Lâchant ma disciple chérie, je ralentis le temps pour sortir ma lame pour lui transpercer le cœur, mettant fin à son tourment, je pu voir ses lèvres sourirent en prononçant « Merci maître... ». Mon visage bestial prit une expression bien trop humaine quand ma lame traversa son torse, la serrant dans une dernière étreinte et lui répondant, des larmes de lave coulant sur mes joues.

« Repose en paix... Ma disciple adorée... »

Entendant son dernier souffle, je figeais son corps dans le mithril le plus pur, plus clair et brillant que l'argent. Plus beau que l'or et aussi précieux que le diamant. Prenant son corps statufié, je l'enserrais dans mes bras avant de laisser exploser mon chagrin dans une tornade de flammes et de pluie sanglante, un rugissement inhumain durant une éternité déchirant le silence du désert. Je traversais un portail vers ma forge et construis une salle fermée par un passage secret que seul mon pouvoir peut ouvrir, créant un jardin d'argent pour abriter celle que j'avais tant aimé.

Ainsi, le démon de la guerre céda au deuil pour sept jours et sept nuits...

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