Convaincre la Souffrance [PV Satanis] [Terminé]

La Chambre des Tortures des Enfers. Depuis le temps qu'elle existait, nul ne doutait de la folie de son maître : Satanis. Il faut avouer que l'atmosphère qui y régnait était plus que morbide et, contrairement à mes prisons où le calme régnait, cet endroit était empli de cris de souffrances. Et je ne parlerais même pas des cadavres en exposition (ou des personnes qui allaient devenir des cadavres sous peu).

J'étais venu avec pour objectif de rallier Satanis à mon projet de coup d'Etat. Et s'il s'agissait du dernier des Lieutenants qu'il me fallait convaincre, il s'agissait aussi de celui qui serait le plus difficile. Après tout, personne ne savait vraiment par quel bout le prendre... moi compris.

Mais quitte à me mettre dans ses bonnes grâces, j'allais lui proposer des choses alléchantes : je ne venais pas les mains vides, et j'avais bien des choses à lui offrir s'il se joignait à ma cause. En effet, je transportais sur moi l'âme de Valentine Crowblack. Lui qui aimait les cas torturés, il allait être plus que satisfait avec celui-ci. Et si jamais cela ne suffisait pas à faire pencher la balance, j'étais prêt à lui offrir Lucifer en guise de marché, en échange de son soutien.

M'engageant dans un long couloir, j'entendais les cris provenant de la chambre des tortures s'éteindre, me laissant dans un silence oppressant. Les tableaux accrochés de chaque côté du couloir inspirant un vide difficilement compréhensible... Peut-être était-ce l'absence de visages sur ces tableaux ?

Plus je m'avançais dans ce couloir, et plus je m'entendais moi-même. Ce n'était pas une figure de style, non : j'entendais mon coeur battre, le sang couler dans mes veines... et même la magie fluctuer dans ce corps qu'était le mien. De quoi rendre fous les simples mortels.

Ce que je n'étais pas.

Au contraire, entendre ainsi jusqu'aux flux de magie en moi n'était pour ainsi dire pas possible dans des circonstances normales. Il serait même bon d'effectuer quelques expériences dans un environnement semblable.

Mais ce n'était pas la raison de ma visite. Frappant sur la porte d'acier, dont l'écho sembla se répéter en un vacarme assourdissant, j'élevais à mon tour la voix :
"Satanis. C'est Classius."

Rpiste présent Messages : 28 Date d'inscription : 31/10/2014

Le calme régnait constamment dans cette pièce, le sanctuaire du démon de la souffrance. Celui-ci était comme à son habitude installé dans son fauteuil, face à la cheminée, seule source sonore et lumineuse de la pièce. Sur la table à ses côtés une théière et deux tasses. Un second fauteuil vide avait également été disposé de l’autre côté de la table. Le démon attendait quelqu’un. Il avait auparavant ressenti une légère perturbation dans son lien avec sa sœur Déria et il se doutait que ce « perturbateur » n’allait pas tarder à lui rendre visite. Un bruit venant de la porte d’entrée se fit alors entendre, mais le démon ne réagit pas.

« Maître… Nous avons de la visite… »
« En effet Alexander, toujours aussi perspicace à ce que je vois… »

La chimère baissa la tête et attendit un nouvel ordre. Satanis fit pivoter son fauteuil pour se retrouver face à la table et pouvoir distinguer la porte d’acier.

« Fais-le entrer, Alexander. »
« Bien maître… »

La chimère s’exécuta et alla ouvrir la porte. Réalisant l’identité de la personne se trouvant de l’autre côté de celle-ci, il se dégagea immédiatement du passage en s’agenouillant devant l’être. Un autre démon entra dans la pièce. Les mains croisées sous le menton, Satanis resta parfaitement immobile.

« Classius, quel immense honneur ! Viens donc t’asseoir, tu seras plus à l’aise. Voudras-tu un peu de thé ? Et que me vaut la joie de t’accueillir en mon humble domaine ? Je n’ai pas souvenir de t’y avoir vu souvent… Il est d’ailleurs très rare de te voir quitter ta prison. »

Satanis souriait sous son masque tandis qu’il remplit une tasse de thé pour son hôte.

Il était difficile de cacher ma surprise en voyant un Satanis aussi accueillant, un Satanis qui contrastait totalement avec l'environnement qu'il avait lui-même façonné, un Satanis qui n'avait absolument rien à voir avec ce que l'on disait de lui.

Car oui, il avait beau être l'un de mes "confrères", un Lieutenant, tout comme moi, j'étais bien loin de pouvoir prétendre en savoir plus à son sujet que le démon lambda.

Mais autant ne pas le prendre à rebrousse-poil pour débuter une telle conversation avec un enjeu aussi important que l'avenir des Enfers, et même de l'univers, si je puis extrapoler ainsi. Je m'installai donc dans le fauteuil qu'il me désignait, acceptant avec grâce la tasse de thé qu'il m'offrait, sans pourtant boire dedans pour le moment.

S'il y avait bien une chose qu'il ne fallait pas sous-estimer chez les "fous", c'était bien leur capacité à être imprévisibles dès qu'ils étaient contrariés. Je n'étais pas en mesure de tourner autour du pot pendant des décennies, aussi décidais-je de commencer par une réponse honnête à ses affirmations :

"J'en conviens, je ne suis pas sorti très souvent de mes prisons ces derniers millénaires... Et pourtant, j'ai été plus actifs ces derniers mois que pendant tout le reste de mon existence... Les Enfers bougent... et je me dois de bouger avec si je ne veux pas finir derrière..."

Inutile de préciser pour le moment que c'était ma personne qui s'acharnait à faire bouger les Enfers selon ma volonté. S'il était au courant, cela ne ferait qu'accélérer les choses, et s'il ne l'était pas, alors j'aurais tout le loisir de mettre la question sur le tapis à la manière qui me conviendrait le mieux.

Rpiste présent Messages : 28 Date d'inscription : 31/10/2014

Satanis observa son invité prendre place et l’écouta silencieusement. Une fois qu’il eut fini, il resta silencieux quelques instants. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas été seul avec Classius et, d’une certaine façon, il cherchait à savourer le moment le plus longtemps possible. Il n’avait que faire de son « frère », mais si celui-ci s’était donné la peine de venir le voir dans son sanctuaire, c’est qu’il avait quelque chose à lui demander. Et Satanis adorait cette sensation. Il but une gorgée de thé, fronçant légèrement les sourcils derrière son masque en constatant que Selephim n’avait toujours pas touché sa tasse puis il prit la parole.

« D’une certaine façon, le dernier n’est-il pas aussi premier, très cher ? »

Il rebut une gorgée.

« Quant aux Enfers… Ne trouves-tu pas... singulier... que ceux-ci entrent en mouvement au même instant où le grand Classius daigne enfin sortir de sa prison ? »

Satanis approcha sa tasse pour reprendre une gorgée mais interrompit soudainement son mouvement avant de reposer la tasse sur la table. Plus le temps passait, plus son sourire s’élargissait, bien que son masque empêchait quiconque de voir cela. Il se doutait de la raison de la présence de Classius en ce lieu, supposition encore plus renforcée parce ce qu’il avait pu déduire grâce à son lien avec Déria.

« Tu ne m’as toujours pas dit la raison exacte de ta présence ici, mon frère. Certainement, ce n’est pas par pur amour fraternel que tu as décidé de rendre visite au fou de la famille, n’est-ce pas ? J’en aurai presque fini par croire que tu avais oublié ton petit frère depuis tout ce temps… Mais ce décor ne convient pas à une telle conversation… »

Satanis claqua des doigts. Les murs, le sol et le plafond disparurent, de même que la cheminée et la porte d’acier. Après avoir été plongé dans un noir total pendant un court instant, les deux démons se retrouvèrent en plein milieu de l’antre de Lucifer, ou plutôt une illusion si parfaite qu'il serait presque impossible de la différencier de la réalité. Aurait-il été seul que Satanis se serait laisser aller à rire aux éclats.

A voir le décor autour de moi changer, et après avoir entendu ses paroles, j'eus du mal à dissimuler un sourire : j'allais avoir une conversation un peu plus intéressante que de coutume. Visiblement, Satanis était bien loin d'être dépourvu de facultés cérébrales... Sa folie n'était rien d'autre qu'une incompréhension des autres par rapport à son génie... Car avec si peu d'éléments, il arrivait à en déduire tant...

Je ne me fourvoyais pas le moins du monde en pensant qu'il n'avait pas choisi cette scène, qui était le Ragnarok, par hasard. Toutes ces suppositions qu'il faisait... il ne pouvait que difficilement être plus proche de la vérité.

Le jeu ne se ferait pas sur comment j'allais lui amener le sujet, non... il se ferait sur comment j'allais parvenir à le convaincre de se joindre à moi.

"En effet, j'ai bien l'intention d'être le premier des Enfers en les faisant moi-même bouger."

Cette fois, je ne pus retenir le sourire qui commençait doucement à s'afficher sur mes lèvres, comme un sourire carnassier, mais en plus discret.

"Je ne t'ai pas oublié, Satanis. Je n'ai oublié aucun d'entre vous. Mais personne ne présentait d'intérêt pour moi jusqu'à il y a peu. Que ce soit toi, ta soeur, ou même Lucifer. Mais les choses ont changé. Je veux renverser Lucifer. Et pour ce faire, j'ai besoin de m'assurer au moins la neutralité des autres Lieutenants : ceux capables de faire pencher la balance en la faveur de Lucifer."

Je ne pense pas lui avoir révélé quoi que ce soit qu'il ne savait déjà, même si ce n'était que des suppositions. Mais au moins, les choses seraient claires dès le début.

Rpiste présent Messages : 28 Date d'inscription : 31/10/2014

Cette fois, Satanis ne put s’empêcher d’éclater de rire. Il avait vu juste. Classius, après des siècles seuls dans ses prisons, avait décidé de revenir en marquant le coup.

« Ahahahahah ! Pauvre, pauvre Classius… Et c’est donc moi qu’on appelle le fou des Enfers ? »

Satanis fit apparaitre une représentation de Lucifer à côté d’eux.

« Te penses-tu réellement capable de la vaincre ? »

Il fit apparaitre une autre Lucifer, puis encore une, et ce jusqu’à remplir entièrement la pièce.

« C’est un projet fou que tu m’annonces là Classius. Et… j’apprécie énormément… la folie. Cependant… »

Satanis replongea alors la pièce dans l’obscurité la plus totale, faisant également disparaitre toutes les Lucifer, sauf une, de taille plus petite, qu’il garda sur ses genoux. Il commença alors à lui caresser les cheveux, arrachant mèche par mèche. Il fit également apparaitre sur les genoux de Selephim une réplique de Dieu. Des points de lumière apparurent tout autour d’eux, des étoiles, et loin en dessous d’eux une grande sphère couverte d’eau et de Terre, Dylisia.

« Dis-moi mon frère, pourquoi devrais-je t’aider ? Certes, je n’ai que faire de qui dirige cet endroit, tant que l’on me laisse vaquer à mes occupations, mais... l’état actuel des choses me va très bien. L’Enfer… et le Paradis… Ce ne sont que des reliques d’un passé lointain. Ce monde n’est qu’une ruine déplorable et hideuse… Qu’ai-je donc à gagner à me rebeller contre notre « Reine bien aimée » ? Et sans même aller aussi loin, pourquoi n’irais-je pas parler de ta trahison à Lucifer ? Je suis sûr que ça la rendrait... folle de joie… »

Décidément, sa manipulation des illusions était absolument hors du sens commun. Si jamais ma raison ne me hurlait pas que les choses qui apparaissaient sous mes yeux n'étaient pas possibles, je me serais laissé prendre, d'autant plus que ses illusions étaient accompagnées d'une immense suggestion qu'il était difficile d'ignorer.

Et il remettait en doute ma raison, l'apparentant à de la folie. Vaincre Lucifer, une folie ? Peut-être bien, oui. Du point de vue de quelqu'un qui ne savait rien, sûrement, même. Mais ma logique et ma raison m'avaient poussé à aller beaucoup plus loin, à faire d'une folie quelque chose de réalisable.

Moi, capable de vaincre Lucifer ? Mon sourire transcenda mon visage : évidemment que j'en étais capable. Sans quoi tout mon plan n'aurait pas le moindre sens, et alors je ne serais rien d'autre qu'un fou trop imbu de sa personne. Mais la logique dictait mes actes. Vaincre Lucifer était à ma portée.

Puis il fit disparaître les innombrables Lucifer pour n'en garder qu'une sur ses genoux, à laquelle il arrachait des cheveux, presque distraitement. Puis, sur mes propres genoux, une image de Dieu, tel qu'Il était lors de la bataille de Médiéval : un homme d'apparence jeune.

"L’Enfer… et le Paradis… Ce ne sont que des reliques d’un passé lointain."

Un passé encore bien présent... Car il savait tout comme moi que la folie de Lucifer ne s'arrêterait pas là...

"Ce monde n’est qu’une ruine déplorable et hideuse…"

Oui. Une ruine déplorable et hideuse... Mais non pas dépourvue d'intérêt. Il y avait encore beaucoup de choses à apprendre... Et il était possible de rendre ce monde meilleur.

"Et sans même aller aussi loin, pourquoi n’irais-je pas parler de ta trahison à Lucifer ? Je suis sûr que ça la rendrait... folle de joie…"

"Lucifer a beau être naïve, elle n'est pas non plus sans cervelle. Elle sait pertinemment qu'affronter un Lieutenant, même inférieur à elle, apportera une grande destruction dans les Enfers, et retardera son invasion de Dilysia. Et nous savons tous les deux que cette petite garce est bien loin d'être patiente. Lucifer ne s'attendra pas à ce qu'un Lieutenant réunisse suffisamment de puissance pour la vaincre. De plus... Lucifer n'a pas la moindre intention de tuer Dieu..."

D'un geste, je fis disparaître l'illusion de Dieu en mêlant ma magie à l'image, la faisant s'évaporer dans un crépitement d'éclairs.

"Alors que moi si."

M'avançant sur mon siège, posant mes coudes sur mes genoux, et mes mains croisés devant mon visage, je repris d'une voix on ne peut plus sérieuse :
"Ce monde est pourri, je ne peux que le reconnaître. Mais il n'est pas dépourvu d'intérêt. Et j'ai dans l'intention d'en faire un monde plus... intéressant encore. De plus, j'en ai assez des caprices de Lucifer et de l'ignorance et de la naïveté de Dieu."

Me redressant sur mon siège, je fis alors disparaître la Lucifer des genoux de Satanis, avant de la faire réapparaître sur les miens. J'étais bien loin de pouvoir créer des illusions aussi réalistes et aussi imposantes que lui, mais recréer une image de Lucifer était largement en mon pouvoir.

"Voici ce que l'on va faire : je tue Lucifer et je t'offre son corps."

Joignant le geste à la parole, je tranchais la gorge de la gamine, faisant jaillir du sang de la plaie béante. Puis, je disposai le corps sans vie sur un large plateau d'argent que je fis "léviter" jusqu'à Satanis.

"Une fois les pouvoirs de Lucifer récupérés, je m'attaque au Paradis, et plus précisément à Dieu lui-même. Puis je fais de même avec Dieu."

Cette fois, alors que l'image de Lucifer disparaissait, je fis apparaître une image du Dieu masculin avant de répéter les mêmes actions, disposant cette fois le corps de Dieu sur un large plateau d'or.

"Et une fois le pouvoir absolu en main, alors je ferais de Dilysia notre terrain de jeu... non... de tout l'univers notre terrain de jeu."

Faisant cette fois disparaître l'illusion de Dieu, je m'enfonçais dans mon siège, les mains croisés sur mon ventre.

"Qu'en dis-tu ?"

Rpiste présent Messages : 28 Date d'inscription : 31/10/2014

Après avoir écouté les explications de Selephim, Satanis se redressa et laissa reposer ses bras sur les accotoirs de son fauteuil. L’offre qu’il lui faisait était alléchante, pouvoir étudier le corps de Lucifer à loisir, « l’élue du cœur de Dieu ». Pourquoi une telle différence pour cette créature si puérile ? Avoir le corps de Lucifer à disposition pourrait lui permettre d’en apprendre grandement et potentiellement améliorer ses propres chimères, accélérant d’autant ses plans. Peut-être même pourrait-il utiliser ses découvertes pour elle… Sa neutralité en échange d’une source de satisfaction immense, ce n’était pas si cher payé pour le démon illusionniste. Encore faudrait-il que Selephim arrive à vaincre Lucifer.

« Cette garce, comme tu dis, bien qu’elle ne souhaite pas retarder son invasion de Dilysia… Après tout, le plus tôt elle le fera, le plus tôt elle récupèrera l’attention de Dieu… Je ne suis pas certains qu’elle laisserait passer une telle trahison si elle venait à en avoir vent. Crois-tu vraiment qu’elle se soucierait de la mort de quelques milliers de démons ? Elle a beau être impatiente, elle a déjà attendu plusieurs millénaires avant d’entreprendre une première attaque de grande envergure sur Dilysia. Quelques siècles de plus ou de moins ne l’impacteraient surement guère. Cependant… »

Satanis se leva de son fauteuil et fit quelques pas dans le vide de son illusion avant de se retrouver au-dessus de Dilysia.

« Ton offre est alléchante, cher frère… L'étude d'une telle créature... Que Lucifer ou un autre soit à la tête des Enfers, ce que tu comptes faire des Enfers et du Paradis… Peu m’importe. »

Satanis tendit une main devant lui, la paume dirigé vers l’illusion représentant Dilysia. Des flammes commencèrent alors à apparaitre sur toute sa surface, consumant peu à peu la planète.

« Quant à ce qu’il adviendra de Dilysia… Eh bien… Disons simplement que nous aurons à nous rencontrer à nouveau lorsque le moment sera venue. »

Satanis ferma son poing et la planète émit une lumière aveuglante en sifflant avant d’exploser. L’instant d’après, son illusion avait disparu et ils étaient à nouveau dans son sanctuaire. Il rouvrit son poing et des cendres en tombèrent lentement, disparaissant dans les airs avant de toucher le sol immaculé de cette pièce. Il reprit place dans son fauteuil et but une gorgée de thé.

« Mais dis-moi… Tu te dis capables de venir à bout non seulement de Lucifer, mais également de Dieu ? J’aimerai beaucoup savoir d’où te vient une telle confiance en tes capacités ? »

Venir à bout de Lucifer et de Dieu. Oui, une folie en soi. Mais là encore, ce que l'on qualifiait de "folie" chez les autres n'était due qu'à sa propre ignorance. Satanis ignorait mes plans, et donc me prenait pour un fou. J'ignorai tout de Satanis, et donc le prenai pour un fou. Enfin... Je suppose qu'étant Premier Démon, j'en savais plus sur sa véritable identité que l'inverse, même si Satanis n'avait jamais fait parler de lui au Paradis.

Mais pour en revenir au sujet principal, je n'étais pas enclin à lui révéler mes plans dans leurs moindres détails. Et pourtant, je ne pouvais me permettre de partir sans rien lui révéler de plus. Mais révéler mon identité première était absolument hors de question. Seul Dieu et l'Archange du Savoir savaient qui j'étais du temps du Paradis, et je ne comptais pas allonger cette liste.

"Disons que je fais tous les préparatifs nécessaires pour pouvoir vaincre Lucifer. Convaincre les autres Lieutenants de rester neutres pendant le conflit qui m'opposera à elle fait partie de ces préparatifs. Réunir suffisamment d'artefacts pour m'élever à la puissance de Lucifer fait également partie de ces préparatifs. Enfin, une fois le pouvoir de Lucifer mien, je pourrais affronter Dieu sur un pied d'égalité. Et lorsqu'Il réalisera que sa bien-aimée n'est plus vivante, alors il sera trop tard pour Lui."

Je ne parlerais pas de mes connaissances envers la magie qui font de moi l'être en sachant le plus de tous les plans, et donc me donnant un avantage certain, pas plus que je ne parlerais de mon double-jeu avec Dieu en personne, pour qui j'étais supposé espionner les actions de Lucifer. Mais je comptais bien mettre à contribution toutes les cartes que j'avais en main...

Rpiste présent Messages : 28 Date d'inscription : 31/10/2014

Satanis soupira. Décidément, son frère était plutôt avare de parole. Il n’en tirerait surement rien de plus.

« Tu te répètes, mon frère. Tu ne m’apprends pas grand-chose d’utile. Je me doute que tu as déjà commencé à déplacer tes pions, sinon tu ne te tiendrais pas devant moi aujourd’hui. Enfin, il semblerait que tu ne veuilles pas m’en dire plus au sujet de ton plan ou même simplement de tes artéfacts. Soit. Je n’en ai que faire. »

Satanis saisit la théière pour se servir à nouveau, mais celle-ci était vide. Il fit signe de la main à sa chimère et celle-ci s’éclipsa pour aller en chercher à nouveau.

« Mais tu comprendras qu’il m’est difficile de m’associer à une telle entreprise en n’en sachant que si peu, n’est-ce pas ? Mais je dois tout de même reconnaitre ton génie. »

La chimère approcha de la table et y déposa une nouvelle théière dont se saisit immédiatement Satanis avant de s’en verser une tasse et d’en boire une gorgée.

« Délicieux… Je connais maintenant ton intention de renverser Lucifer. Tu ne connais pas encore l’attitude que j’envisage d’adopter face à ton plan. A première vue, je suis celui en position de pouvoir. Cependant, je n’ai rien à gagner à dévoiler ta trahison à Lucifer. Cela ne ferait qu’engendrer des perturbations au sein des Enfers et ralentirait mes propres plans. D’une certaine façon, quelque soit ma réponse, tu as déjà eu ce que tu voulais. Bien joué Classius. »

Satanis porta à nouveau la tasse à ses lèvres, attendant une éventuelle réaction de son frère.

Être complimenté par l'un des mes collègues, qui plus est Satanis lui-même, me faisait un drôle d'effet. Je ne crois pas avoir même jamais été complimenté de quoi que ce soit, la seule reconnaissance jamais obtenue ayant été la satisfaction de la découverte.

Mais cette chose nouvelle pour moi n'empêchait pas mes sens de continuer à crier afin que je reste sur mes gardes : mon interlocuteur n'était pas n'importe qui.

Toutefois, c'était comme il le disait : peu importe ce qu'il se passait, j'avais déjà obtenu ce que je voulais. Sa neutralité était à présent quelque chose de garanti. Restait à savoir si je pouvais le pousser jusqu'à m'aider. Mais je ne pensais pas pousser l'avarice à ce point : la situation actuelle me suffisait amplement.

"Disons qu'en l'absence d'informations à ton sujet, Satanis, il m'a fallu me résoudre à venir vers toi en dernier. Toutes mes cartes n'ont pas été encore jouées."

Oui... Comme le fait qu'Armageddon était d'accord avec mon plan... Ou même rien que le fait que je savais qu'il s'agissait de sa soeur. Le fait d'avoir été le premier démon des Enfers m'apportait nombre d'avantages lors de situations telles que celles-ci, ne serait-ce que par la quantité d'informations que je détenais.

"Mais, comme tu t'en doutes déjà, les autres Lieutenants ont été convaincus par mes objectifs. M'assurer le soutien du plus imprévisible d'entre eux n'est au final qu'une formalité dont il me faut tout de même m'assurer."

Décidant enfin de boire mon thé, déjà refroidi après toute cette conversation, je ne pus que constater qu'il s'agissait d'un bon thé. Je me resservis une tasse fumante du liquide sombre avant de m'adresser à nouveau à Satanis.

"Alors, très cher "frère"... As-tu besoin d'être convaincu un peu plus, ou ais-je le droit à une réponse de ta part ?"

Rpiste présent Messages : 28 Date d'inscription : 31/10/2014

Satanis fronça les sourcils sous son masque. Il n’appréciait guère d’être rabaissé à l’état de simple « formalité ». Cependant, il savait pertinemment que son frère n’avait pas tort et il comprenait son point de vue.

« Oh, depuis le départ je sais clairement quoi penser de tout cela, et mon avis n’a pas changé. Tu veux une réponse ? Soi, je vais t’en donner une. »

Reposant sa tasse sur la table, il croisa à nouveau ses mains et plongea son regard dans celui de son frère, souriant sous son masque.

« Je ne t’aiderais pas Classius. Je ne participerais pas à ta tentative de « coup d’État ». Je n’ai que peu d’intérêt à participer à cette bataille. Et s’il te faut une aide extérieure pour venir à bout de la régente actuelle, alors tu n’es pas digne de gouverner. Mais si tu venais à la vaincre, si tu réussissais à mettre à Terre l’amante de Dieu, peut-être reverrais-je ma position. Bien que je me fiche de ce qu’il adviendra du Paradis, cela me ferait grand plaisir de rendre visite à ces hypocrites à plumes… J’ai… Quelques petites choses à régler avec eux… Bien entendu, je ne dirais rien non plus à Lucifer, il serait dommage de gâcher la surprise, tu ne penses pas ? Quoi qu’il en soit, lorsque ta trahison éclatera au grand jour, tu peux compter sur moi pour être aux premières loges. C’est une chose que je ne raterais pour rien au monde. Le grand Classius, traitre aux Enfers, contre Lucifer, reine sotte et impulsive. Et bien entendu, je me ferais une joie de récupérer le cadavre du vaincu… qu’il s’agisse de celui de Lucifer… ou du tien… Cela te convient-il, mon frère ? »

Je ne pouvais que sourire. Un sourire mêlé de satisfaction et d'assurance. J'avais tout ce quont j'avais besoin pour mon coup d'Etat. A ce stade, personne ne pourrait m'empêcher de vaincre Lucifer... à part Lucifer elle-même, peut-être.

Je portai la tasse à mes lèvres, ingurgitant cette fois une gorgée du thé encore fumant, ne pouvant qu'admettre son bon goût.

Ainsi, Satanis me garantissait sa neutralité, et son aide lors de ma marche sur le Paradis. Parfait. Je ne demandais rien de plus.

"Cela me satisfait pleinement, Satanis. Et je saurais te "remercier" de ta neutralité en t'offrant le cadavre de Lucifer sur un plateau d'argent. Oh, cela me fait penser..."

Posant la tasse sur la table, puis portant la main à l'une de mes poches, j'en sortis un vulgaire sac de toile avant de le balancer sur la table.

"J'avais pensé à t'apporter un petit... cadeau... Une âme dont je ne saurais que faire, mais je me suis dit que cela pourrait t'intéresser... L'âme d'une princesse d'Elesia... Une traînée dont je pense que la folie n'a rien à voir avec l'intelligence ou l'incompréhension suscitée chez les autres... Je pense que tu pourrais t'amuser avec elle... La voir se briser..."

Rien qu'à la pensée de cette prostituée de sang royal se faisant "briser", un immense sourire carnassier apparut sur ma face.

Je devais être rancunier... en plus d'être sadique.

Rpiste présent Messages : 28 Date d'inscription : 31/10/2014

Même sans explication, Satanis aurait compris quel était ce cadeau. Une âme pouvait se faire ressentir au travers de ce sac en toile et il ne s’agissait pas de n’importe quelle âme. Lorsqu’il comprit de qui il s’agissait, le démon se leva de son fauteuil. Satanis avait déjà eu l’occasion de ressentir sa présence de loin, lors de ses nombreuses visites d’Elesia. Ainsi donc, c’était son cher frère qui s’était chargé de lui faire fermer les jambes définitivement ? Encore qu’il ne soit pas à exclure que quelques-uns se soient amusé avec le reste du corps, si restes il y avait.

« Ahahahahah ! Ainsi donc, c’est là que se cachait la princesse… Le Royaume d’Elesia a été particulièrement secoué lorsque les rumeurs de sa disparition se sont répandues. J’aimerais beaucoup que tu me racontes les détails de votre rencontre plus tard… »

Satanis se saisit du sac en toile et le tint devant lui, au niveau de son visage. L’âme d’une princesse. Ce n’était pas tous les jours qu’il mettait la main sur une telle pièce, bien que celle-ci ait été largement entachée par une vie de débauche.

« Hum… Je pense qu’elle fera un très bon sujet d’expériences. Peut-être voudras-tu assister à certaines d’entre elles ? Enfin, lorsque j’en aurais fini, je suppose que le Roi sera ravis de retrouver sa fille chérie… »

Satanis jeta le sac à sa chimère qui l’emmena dans l’arrière-chambre. Satanis se tourna alors une dernière fois vers son frère.

« Bien, je pense que tu as eu ce que tu souhaitais en venant ici. Je ne te retiens donc pas plus longtemps, Classius, mon frère. »

Alors qu’il allait se rassoir sur son fauteuil, qu’il avait de nouveau tourné vers les flammes de la cheminée, une pensée lui traversa l’esprit.

« Tiens, Classius, une dernière petite chose avant que tu ne t’en ailles… Cela fait quelques temps maintenant qu’une question m’occupe l’esprit sans que je ne parvienne à en trouver la réponse. Certainement, toi, le grand Classius pourra m’aider… Ainsi donc… »

Satanis laissa alors échapper la quasi-totalité de ses pouvoirs. Un vent magique se leva. Le décor de la pièce se mit à changer sans arrêt, passant rapidement par toutes les régions de Dilysia, différents lieux imaginaires, quelques endroits appartenant aux Enfers et même quelques représentations des lieux d’importance du Paradis, tout du moins tel qu’il était avant la chute des démons. Tandis que la magie de Satanis transformait l’endroit sans arrêt, le démon, dos à son frère, enleva son masque et le posa sur la table à côté de lui.

« Dis-moi Classius… Qu’est-ce que la réalité ? »

Les paroles de Satanis éveillaient en moi ce côté sadique que je réprimais bien trop souvent... Voir cette petite princesse dévergondée se faire torturer amenait en moi un sentiment de satisfaction que je ne pouvais nier. Oui... Je pense que participer à certaines de ces séances de torture me ferait le plus grand bien... Me permettrait même de laver cette tâche laissée par elle sur ma perception des individus femelles jusqu'ici...

Puis il mentionna une question... Puis un changement de décor effréné... Il ne me fallut qu'une fraction de seconde pour reconnaître les différents lieux représentés par sa magie, et si quelques uns encore ne me rappelaient rien, j'eus un léger pincement au coeur en revoyant le Centre de Recherches sur la Magie dont j'étais la tête à une époque hélas fort lointaine...

Et il me posa cette question qui me prit totalement au dépourvu, venant de Satanis, alors que celui-ci enlevait ce masque que personne ne lui avait jamais vu enlever :

"Dis-moi Classius… Qu’est-ce que la réalité ?"

Une question existentielle... On ne peut plus existentielle... La réalité... Le contraire de l'imaginaire... Une chose qui évoluait sans nous... Une chose dans laquelle on évoluait... Une chose qui, même si l'on disparaissait, continuerai son cours comme nous... Tout comme le Temps...

Oui... La réalité était constitué du Temps et de l'Espace, ces mêmes magies interdites qui avaient façonné notre univers. Ces mêmes choses sur lesquelles nous n'avions qu'une prise minime...

La réalité... C'était ce qui s'imposait à nous... Mais justement... J'en avais assez de ce qui s'imposait à nous... J'avais mis en place ce coup d'Etat pour changer les choses... changer cette réalité... Faire de la réalité MA réalité...

Oui... La réalité... N'était qu'un jeu...

"La réalité, hein ?" dis-je en élevant la voix après quelques bonnes secondes de surprise par rapport à la question et de réflexion. "Je suis certain que tu n'obtiendras pas la même réponse, et ce, peu importe le nombre d'individus auxquels tu poses cette question... Mais pour moi..."

Répondant à son flot de magie, j'en fis de même avec le mien, libérant le maximum de magie que je pouvais me permettre sans pour autant retirer le sceau que constituait cette apparence aux traits enfantins. Cette magie vint briser l'illusion, transformant tout en glace.

Et c'est dans un monde froid constitué de ces multiples miroirs que je lui répondis :

"Pour moi, la réalité n'est qu'un jeu... Un jeu qui me pousse à faire de mon imaginaire LA réalité..."

Puis, rappelant à moi toute la magie, je brisai les miroirs de glace, redonnant à la pièce son aspect principal que j'avais presque oublié après toutes ces illusions. Dans les miroirs de glace, je n'avais pu apercevoir qu'un vide abyssal à la place du visage de Satanis, sa magie d'illusion trop fortement concentrée en ce point précis pour me permettre de voir la réalité qui se cachait dessous.

"Enfin... Je serais plus que ravi de participer à tes séances de torture sur la petite princesse d'Elesia, Satanis." terminais-je avec un sourire, sans pour autant me lever de mon siège.

Rpiste présent Messages : 28 Date d'inscription : 31/10/2014

Satanis réfléchit quelques instants à la réponse de son frère. Bien entendu, il savait que chacun aurait une réponse différente à la question qu’il avait posée, mais c’était la réponse de son frère qui l’intéressant plus qu’un autre. Mais lorsqu’il eut enfin sa réponse, une légère déception traversa l’esprit du démon. Certes, au vu de la conversation jusqu’à présent, il aurait pu se douter de celle-ci, mais il avait pourtant espéré autre chose, quelque chose qui lui aurait été plus utile.

« « La réalité n’est qu’un jeu »… Bien que je puisse concevoir ton point de vue, Classius… Disons que je trouve une telle réponse quelque peu décevante… Mais peut-être ne devrais-je pas en attendre plus pour l’instant… »

Tandis qu’il parlait, Satanis s’était à nouveau saisi de son masque et, lorsqu’il eut terminé, il le lâcha et le laissa tomber au sol. Le masque éclata en morceaux qui s’éparpillèrent en se brisant à leurs tours en morceaux de plus petite taille. Lorsque tous les morceaux devinrent immobiles, ceux-ci s’embrasèrent sans laisser aucune trace derrière eux. La chimère, de retour, s’approcha alors en apportant à Satanis un nouveau masque, identique en tout point au précédent. Le démon remis son masque en place et s’installa à nouveau dans son fauteuil, son regard perdu dans les flammes, sans prêter attention à son frère, toujours assis à côté de lui. Après un court silence qui parut durer une éternité, il s’exprima à nouveau.

« Aurais-tu encore quelque chose à me demander, mon frère ? »

"A te demander ? Non."

Je me relevai de mon siège, me dirigeant vers la porte d'entrée, prêt à replonger dans ce couloir où le silence était oppressant. Mais avant d'ouvrir ladite porte, je me retournai vers Satanis, un air extrêmement sérieux peint sur mon visage.

"En revanche, il me faut te prévenir de la suite de mes plans."

C'est au bout d'un long moment de réflexion que j'en étais arrivé à la conclusion qu'il fallait mieux prévenir Satanis de mes plans. Bien entendu, et encore une fois, je prenais soin d'omettre les détails qui mèneraient à l'accomplissement dudit plan, mais le fait est qu'il me fallait prévenir les Lieutenants, et à présent que tous s'étaient rangés de mon côté, Satanis pouvait être mis au courant.

"Dans quelques mois, nous retournerons sur Dilysia afin d'attaquer la cité de Myth. Et, tout comme Médiéval, nous y affronterons les armées de Célestes. Cependant..."

Je pris une courte pause avant de poursuivre sur ma lancée :

"...Nous perdrons cette bataille. Ou plutôt, nous devons la perdre."

Affronter une Lucifer affaiblie de son combat contre Dieu, affronter une Lucifer venant de subir l'échec, ajoutant à son instabilité mentale... C'était ce qu'il me fallait pour avoir des conditions optimales pour l'affrontement contre le Seigneur des Enfers que je préparais.

Nous devions perdre cette prochaine bataille, toutefois, rien ne nous empêchait de massacrer les rangs Célestes pendant cette entreprise...

"Et au retour de Lucifer au Ragnarok... Je prendrai sa place." terminais-je en ouvrant la porte, puis en m'éclipsant.

Rpiste présent Messages : 28 Date d'inscription : 31/10/2014

La porte de son sanctuaire se referma derrière son frère, laissant Satanis seul avec sa chimère. Cette entrevue lui avait appris un certain nombre de choses et il devait maintenant décider comment il allait réagir face à cela et l’impact que cela pourrait avoir sur ses propres plans.

« Ainsi donc, la première bataille est déjà une défaite avant même d’avoir commencé. Soit. Je n’y mettrais donc pas toutes mes forces. »

Se relevant de son fauteuil, Satanis se tourna vers sa chimère, silencieuse et attendant les ordres.

« Alexander, il me faut rendre visite à… un ami très cher. Prépare mon atelier, du travail nous attend. Je n’en ai pas pour longtemps, tâche de faire en sorte que tout soit prêt pour mon retour. »
« Bien, Maître… Dois-je aussi la préparer ? »

Satanis s’arrêta. Même sans la mentionner, Satanis savait pertinemment de quoi parlait sa chimère. Et aurait-elle osé prononcer son nom que le démon aurait instantanément détruit son serviteur.

« Il est encore trop tôt pour cela. Attendons que mon frère déplace ses pions, nous aviserons ensuite. »

La chimère s’éclipsa sans un bruit. Satanis, à nouveau seul, repensa à ce qu’il gardait tout au fond de son antre, là où personne n’était autorisé à aller, un lieu dont même Lucifer ne connaissait pas l’existence. Chassant ces pensées de son esprit, le démon disparut pour se rendre à Dilysia. Sa magie omniprésente dans son sanctuaire disparut avec lui, rendant au lieu son apparence originelle. La cheminée disparut ainsi que les armoires et étagères pleines de livres. Le sol dallé fut remplacé par de la simple pierre. L’illusion qui régnait constamment sur ce lieu en la présence de son maître disparaissait avec son absence.

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